vendredi 10 février 2012

Présentation

Les textes de Sarah Kéryna sont des fragments du quotidien à la fois autonomes et, comme les souvenirs, imprévisibles dans leur façon de surgir et de s’associer dans l’espace de la page. Ils sont des prélèvements de réel qui, parfois, tendent à se rapprocher de la forme du journal poétique. Car il est fréquent qu’une date ou qu’un nom démarre le poème. Notations, énumérations, listes parfois, voix entendues ou simple mot suivi de sa traduction. (…)

A lire Sarah Kéryna, on plonge dans l’au-dedans d’un jeu intime qui se donne à travers l’au-dehors dans lequel ce je évolue. Les gestes les plus quotidiens font écho aux nouvelles du monde données par la radio. Le brin de muguet acheté, le feutre violet voisinent avec le calme d’un dimanche, la mort de Charles Trenet ou encore l’énumération du nombre d’habitants des grandes villes du globe. (…)

Sarah Kéryna travaille une langue bien à elle. Celle ci est simple, faite de phrases courtes (parfois un mot), de vers, aérés au départ et qui se sont densifiés avec le temps. Elle nous dit dans Les miettes « Je fais les choses avec la peur constante d’être interrompue. » Et c’est peut-être pour cela, grâce à cela : ce sentiment d’urgence que son écriture est si vive, vivante et qu’on la lit un peu comme on a les cinq sens en alerte, dans une attention extrême à ce qui entoure et aux échos que ça fait en soi.

(Jasmine Viguier, in Gare Maritime 2011
Photo : Jean-Marc de Samie
jm.desamie.free.fr

                      
Depuis plusieurs années, je réalise différents parcours parallèles qui mettent en lumière tour à tour la pratique de la scène ou la recherche poétique; et l'élaboration d'une écriture liant les deux démarches.

Le processus de mon écriture est continu. Je parlerais plutôt, en ce qui me concerne, de décantation d'une matière en perpétuel mouvement, que j'organise à la suite d'une impulsion.

Je pars en général d'éléments quotidiens. Je restitue des phrases entendues ou enregistrées, des  témoignages, des bribes de paroles vivantes. 
Et c'est à partir de l'agencement de cette matière, que se construit un texte.
Peu de trame, et pas d'action. Je ne fais pas appel à l'imagination, j'entremêle des mémoires, et cette parole fait sens dans une sorte de procédé quasi musical.  

J'ai un ancrage dans le théâtre de par ma formation d'actrice. Mon travail d'écriture, d'abord solitaire, s'est inscrit dans le mouvement de la poésie contemporaine. Une démarche qui traverse aussi mes nouvelles, et l'ensemble de mes textes.
                                            
J'ai collaboré comme auteur à des projets de théâtre.

Cette pratique perdure dans mon travail, avec des expériences de mise-en-espace de mes propres textes, seule, avec des comédiens, des musiciens, ou avec d’autres poètes (Les cinq sans Edith, formation polyphonique avec Jihane El Meddeb, Paul Anders, Dorothée Volut, Marie Céline Siffert).

L’oralité occupe une place importante dans le partage de mon écriture avec les autres.

J’ai souvent l’occasion de faire des lectures publiques, à Marseille, (centre Montévidéo, théâtre des Bernardines, théâtre du Petit Matin, librairies Histoire de L‘œil, Odeur du Temps…) Mais aussi à Ivry (Biennale Internationale des Poètes en Val de Marne), à Nantes (Maison de la Poésie), à Bordeaux (festival des Chartrons), à Athènes (Biennale des jeunes créateurs de Méditerranée), à Paris (Salon de le revue)….

Mes textes sont publiés en revue, mais aussi dans des petites maisons d’édition ainsi qu’au Bleu du Ciel.

Je collabore régulièrement à la revue critique CCP.

J’anime également des ateliers d’écriture en milieu scolaire et en bibliothèques, en indépendant, ou par l’entremise du Centre International de Poésie Marseille et du Conseil Général.

Je suis, depuis 2008, présidente de l’association Sonato, qui a pour but de promouvoir les écritures contemporaines sur leurs différents supports et médias. J’ai co-dirigé dans ce cadre la réalisation du numéro zéro de la revue texte / son : Camion.